« Yâ Jumlatan » est un poème composé de 50 vers. Les 25 premiers sont écrits sous un ton acerbe avec un Cheikh dans l’offensive alors que les 25 derniers sont marqués par une sorte d’accalmie, qui se ressent dès le 22ème vers. Après quoi, le Cheikh opère un focus sur la parole du Prophète (PSL), qui est magnifiée et présentée comme une stratégie. Ces sentences sont en effet comme des lances, dit le Cheikh, capables d’écarter toute hérésie (vers 22).
A partir du vers 25, le poème vire à la louange et à la prière sur le Prophète (PSL) quand le Cheikh dit : « Quel Bon Intercesseur ! », « Quel Bon Chef ! », « le Meilleur combattant ! ». L’auteur n’abandonne pas pour autant l’allure pamphlétaire, qui apparaît sous des termes, des piques et des mots qui accompagnent les louanges du Prophète (PSL). C’est ainsi qu’il écrit au vers 24 : « Je me débarrasse de tout hypocrite », « …Grâce auquel je me débarrasse de l’ennemi guettant ». Tous ces termes sont une allusion très claire aux colonialistes, que le Cheikh désigne comme un ennemi guettant, un assaillant suspicieux avant de rajouter : « Celui-là dont je ne cherche pas de remplaçant m’a chassé l’ennemi ».
Dans le même sillage, le Cheikh ajoute au vers 33 : « Notre Seigneur récompense à travers nous ces précurseurs ». Ici, une accalmie se glisse avec l’emploi du terme « récompense ». Et l’auteur de poursuivre : « Il récompense également ceux qui, par la délivrance de conseils, ont éclairé leur contenu [sentences] ». Jusque-là, le Cheikh ne désigne pas directement le Prophète (PSL), mais de ce qui émane de Lui.
Le ton vire ensuite au sarcasme : « Si les ennemis ont des armes à cause desquelles ils sont redoutés, les miennes sont le Coran, les Hadiths, les branches du Hadith et le Soufisme » (vers 38). Au vers 39, il lance une dernière pique : « C’est par elle que se séparent de moi tous les malfaiteurs qui convoquent la trinité à l’égard d’Allah et se disputent les futilités ; ils sont tous des envieux ».
Les dix derniers vers marquent une rupture manifeste avec l’usage répété de la mise en apostrophe. Le Cheikh écrit : « Ô Allah », « Ô Clément », « Ô Seigneur des créatures », « Ô Toi à qui j’appartiens intégralement », « Ô Toi Meilleur pourvoyeur », « Ô Seigneur », « Ô Toi pour qui j’ai construit des mosquées ». L’utilisation de cette figure de style dénote l’engagement et la chaleur avec laquelle s’exprime l’auteur.
Le poème se clôt sur une note radieuse de gratitude, perceptible dans le vers 42 quand le Cheikh dit : « Me gratifiant d’honneur », « Sois témoin de ma gratitude et de ma reconnaissance, Meilleur Enrichisseur » (vers 45).
Pour finir, le Cheikh effectue une prière sur le Prophète (PSL). Preuve que quelle que soit l’allure du poème, il ne peut manquer de prier sur Son bien-aimé. Il clôt néanmoins son propos par le sujet qui « fâche » à travers l’utilisation du nom de Dieu « Yâ Wâhidu » faisant référence à l’Unicité. Il montre ainsi qu’en toutes circonstances, il convoquera l’Unicité d’Allah.
Commentaire : Serigne Mansour Seck (Membre comité scientifique HT)
Restitution : Awa Tall Ba
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