الْمَشْرَبُ الصًافِي مِنَ الْمَنْبَعِ الشًافِي
Al Mashrabu’ç çâfî minal manbahi’sh Shâfî : La fontaine pure émanant de la Source qui guérit
Ramadan 1444H - 2023 : Jour 28 : ANTA RABBI
« Anta Rabbî » est un poème de 27 vers écrit par Cheikh Ahmadou Bamba dans la métrique « Khafîf » à l’image de « Alâ innanî Usnî » ou encore « Yâ Kitâbal Karîmi ». Le poème n’a pas de titre propre, l’incipit représente ce dernier.
Ce Khassida comporte une rime particulière. Il est composé de trois groupes de 9 vers rimés de façon différente. Les 9 premiers se terminent tous par « دِ » (Di ), c’est à dire la lettre « Dâl » flanquée de la voyelle « I ». Les 9 vers qui suivent sont marqués par la rime en « لِ « (Li ) et les 9 derniers comportent la rime « بِ » (Bi).
Le préambule du poème mérite également d’être scruté parce qu’il renferme des informations importantes qui donnent un avant-goût du Khassida. L’auteur y mentionne : « Accorde-moi les bénédictions de Ton nom (Allah) », avant d’ajouter : « Gloire à Toi le Grand et au nom de notre Maître et Allié Mohammed ; Que Dieu Le bénisse ! ». Le Cheikh dit également, plus loin : « Ainsi que d’autres, parmi tous ces noms bénis et exaltés et tous ceux du Prophète ; Puisse Dieu le Très-Haut Le bénir et lui accorder Le Salut ». Le Cheikh commence donc par glorifier Allah et prier sur le Prophète (PSL).
L’allure globale du poème est la glorification du Seigneur, les prières ardentes pour s’attirer Ses grâces et un renouvellement constant du statut d’esclave, le tout arrosé d’un témoignage continuel par la gratitude et le service par la plume.
Concernant le contenu du poème, le Cheikh écrit dès le premier vers : « Tu es mon Seigneur et Tu es en moi par mon attachement ; ma reconnaissance est à Toi pour le Paradis avec une plume pourvue d’encre ». Ce vers convoque plusieurs des thématiques égrenées préalablement. Nous remarquons de ce fait le « Shukr » (Reconnaissance à Dieu), le service par l’encre. L’auteur d’ajouter : « Je te suis reconnaissant de tout ce que Tu m’as juste envoyé de licite pour le Paradis » (vers 2). Le poète manifeste ici une reconnaissance par rapport à toutes ces faveurs émanant de Dieu, d’où la béatitude qui se ressent jusque dans les mots choisis comme « licite », « paradis », etc.
Au vers 3, Cheikhoul Khadim déclare : « Ô Toi l’Éternel, mon être T’appartient ; Ô Mon Seigneur, toujours un signe de Toi ». La facette dominante du poème se présice davantage. De plus, au vers 4, il dit : « Fais-moi don de rester à perpétuité, une joie pour l’Ami... ». Deux termes qui traduisent l’état d’âme réconforté du poète, qui exulte. À l’origine de cet apaisement, il faut voir la perspective de rester, ad vitam æternam, une joie pour Celui qu’il appelle, en l’occurrence le Prophète Mohammed (PSL).
Ce climat de béatitude se confirme au vers 5 : « Je désire de Toi, en Sa faveur, le Salut d’un Ami qui m’est éternel. » Notons ce champ sémantique fourni (Paradis, joie, le Salut d’un Ami, etc.) et qui se poursuit au vers 6 et suivants : « Donne-moi toujours l’avantage d’être satisfait et en sécurité ; éloigne les miens de l’épidémie et des sauterelles ».
En outre, le service par la plume est convoqué au vers 7 quand le Cheikh écrit : « Donne-moi de Ta part, en permanence, tout ce que Tu veux ; par considération pour mes écrits, élève spécialement la Grandeur ». Cette thématique revient au vers 9, de même que la béatitude très palpable chez l’auteur : « Accorde-moi le bénéfice d’être content des miens ; Réjouis le Meilleur des hommes par ma plume ». Le motif de réjouissance véritable éclate au grand jour. Donc ce qui réjouit le Cheikh, c’est ce qui réjouit le Prophète (PSL).
À suivre...
Commentaire : Serigne Mansour Seck (membre comité scientifique HT)
Restitution : Awa Tall Ba
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