الْمَشْرَبُ الصًافِي مِنَ الْمَنْبَعِ الشًافِي
Al Mashrabu’ç çâfî minal manbahi’s Shâfî : La fontaine pure émanant de la Source qui guérit
Ramadan 1444H - 2023 : Jour 20 : ILHÂMUL WADÛD (suite et fin)
Nous renouons à présent avec une constante chez le Cheikh. Au vers 65, il dit : « Que Bénédiction et Salut soit accordés à Celui à qui sera donné l’ordre d’intercéder pour nous demain ; Quel excellent refuge ! ». Ce propos allie prières et louanges pour le Prophète (PSL).
À partir du vers 66, s’observe un long exposé sur la Politesse légale. Cette thématique s’introduit par les propos suivants : « Je t’exhorte, Ô Mahmûd, à avoir la Politesse légale si tu souhaites la droiture ». Ladite Politesse se déploie envers le Créateur, mais également à l’endroit des créatures. L’auteur déclare ainsi au vers 68 : « Sois poli, à l’égard du Miséricordieux et envers Sa créature en toute chose ».
La suite sera une déclaration sur la manière dont se matérialise la Politesse légale. Faire montre de ce comportement envers Allah, c’est ne pas contester Son Décret. Le vers 70 illustre ce propos en ces termes : « Par l’émission d’hypothèses comme peut-être ; il se pourrait et s’il n’y avait pas... » Cette manière de conjecturer est attentatoire à l’endroit d’Allah le Très-Haut en qui il faut avoir une confiance totale et complète. La performance est également d’être satisfait des décrets d’Allah. C’est ainsi que le Cheikh mentionne au vers 74 : « Si tu es satisfait des décrets divins, alors tu es détenteur de la perspicacité et de la clairvoyance ». Le vers 76 enchaine : « La position assise, orientée vers la Qibla et le fait d’implorer le pardon d’Allah ».
À partir du vers 79, le Cheikh aborde l’attitude qui sied vis-à-vis des créatures : « Cette Politesse légale à l’égard des créatures revient à honorer la personne d’où qu’elle vienne ». Le Cheikh de poursuivre au vers 80 : « Aie pitié de la jeune personne d’où qu’elle vienne et traite ton égal tel que tu voudrais qu’on te traite ; ainsi tu seras comblé de bienfaits ». Ce code de conduite nous évite les désagréments d’un mauvais comportement.
Quant aux vers 81 à 84, ils sont très marquants pour leur allure poétique. Le Cheikh allie la forme et le fond pour délivrer son enseignement. Il mentionne à cet effet : « Lorsque tu es embrasé par la flamme de la dispute, éteins-la par l’eau du silence » (vers 81). « Lorsque tu es piqué par le scorpion de l’adversité, soigne-toi par le pardon et la paix » (vers 82). « Si tu es assailli par le serpent de l’animosité, défends-toi par les bons conseils et la générosité » (vers 83). « Si tu es enivré par le vin de la colère et de l’envie, abreuve-toi par les eaux de l’endurance et de l’ascétisme » (vers 84).
Le combat de l’âme charnelle s’invite en outre dans le poème. Ici, la faim devient l’arme de guerre. Le Cheikh déclare à ce sujet au vers 85 : « Lorsque ton âme charnelle refuse de rebrousser chemin, combats-la par la faim. » « Si tu associes à cette dernière l’esseulement et l’adoration, elle deviendra obéissante sans conteste. » (vers 86). Le vers 89 est encore plus explicite quand le Cheikh dit : « La faim est en effet le capital des ordres de Dieu comme l’a rapporté le détenteur de la perspicacité ».
Les vers 90 à 93 énumèrent tous les bienfaits inhérents à l’effort d’opprimer son âme charnelle. Premièrement, cette l’oppression mène à l’épanouissement. Ensuite, le jeûne est plus méritoire pour le gourmand qu’autre chose. Si le ventre est creux, tous les autres membres sont rassasiés. Par contre, s’il est rempli, ils restent affamés.
Les sept derniers vers du poème récapitulent des conseils-clés. Le Cheikh écrit au vers 94 : « Oriente tes préoccupations vers Dieu le Créateur et non vers les créatures... ». Il continue au vers 95 : « Demande à Dieu tout ce dont tu as besoin ; telle est ma recommandation, Ô Mahmûd ». « Si tu suis ce conseil, tu auras la félicité Ici-bas comme dans l’Au-delà et tu obtiendras ce que tu désires. » (vers 96). « Perdure dans la crainte révérencielle du Seigneur, le Créateur, et ne te mets jamais en contradiction avec la Sounna du Choisi ».
Le dernier mot du Cheikh est un hommage à son Maître : « Mohammed (PSL), que l’Éternel Lui accorde paix et bénédiction ainsi qu’aux siens, à ses Compagnons pour toujours ».
Les deux derniers vers marquent l’achèvement du poème par une allusion encore au Prophète (PSL) : « Celui sur qui je ne cesse de prier ».
Commentaire : Serigne Mansour Seck (membre comité scientifique HT)
Restitution : Awa Tall B Ba
2014 © HTCOM. | Design by SINAPPS