الْمَشْرَبُ الصًافِي مِنَ الْمَنْبَعِ الشًافِي
Al Mashrabu’ç çâfî minal manbahi’s Shâfî : La fontaine pure émanant de la Source qui guérit
Ramadan 1444H : Jour 15 : YÂ RABBI BIL MUÇTAFÂ
« Yâ Rabbi bil Muçtafâ » est un poème de 7 vers écrit par Cheikh Ahmadou Bamba dans la métrique « Bassît ». Il ne présente pas de titre propre, c’est l’incipit qui joue ce rôle.
Les sept vers sont entièrement dévolus à des prières pour se prémunir de tout ce qui peut être nuisible au musulman.
Il se dit que c’est en période d’épidémie que certains disciples avaient sollicité le Cheikh pour que la maladie qui faisait des ravages s’estompât. Il a composé ce poème pour leur répondre. C’est d’ailleurs ce qui explique que le préambule débute par la formule « Wa haleykumus- Salâm wa Rahmatulâhi tahâlâ wa barakâtuhû ».
Les premiers mots du poème sont une sorte de notice comme pour tout médicament : « Fahâkum hâzihîl abyâta shifâ-an min kulli dâ-in wa hiçnan » (Je vous recommande ces vers qui sont un remède pour toute maladie, une protection contre toute tentative ennemie). Ce propos exclusif, montre qu’il s’agit d’un médicament radical. Le terme « panacée » peut même être emprunté, à bien scruter les dires du Cheikh.
L’allure de prières est perceptible dès le premier vers. Sous ce rapport, le Cheikh allie bienséance et respect scrupuleux de la hiérarchie quand il commence par glorifier Dieu le Très -Haut : « Yâ Rabbi ». L’utilisation de la mise en apostrophe fortifie davantage son engagement. Il convoque ensuite le Prophète (PSL), l’Élu le plus Pur, Al Muçtafâ. Notons que lorsqu’il parle de son Bien-aimé (PSL), le Cheikh y associe ce qui constitue son ADN, à savoir la prière ou la louange. Il L’appelle « Al Muçtafâ », un très beau nom auquel il ajoute « ...le descendant de Mudar, l’Intercesseur de sa communauté, aussi bien des bédouins que des citadins ». Ce premier vers est surchargé de considération pour Son Maître.
Le deuxième vers, qui forme un couple avec le premier, intègre une chute particulière. En effet, le Cheikh mentionne : « Protège-nous contre tout préjudice ». Ici, la configuration du poème commence à apparaître. C’est ainsi que l’auteur poursuit au vers 3 : « Préserve la communauté de l’Élu, le plus Pur, de tout ce qui se dirige vers elle, hormis l’adoration et protège-les de tout mal ». Ce vers rappelle également la ferme injonction faite au musulman, à savoir l’adoration de son Seigneur. Le Cheikh d’ajouter au vers 4 : « Éloigne Satan de leur chemin à jamais ». Le nom du lapidé ne pouvait pas manquer dans cette nomenclature des nuisances, car il est en réalité notre véritable ennemi.
Ce n’est qu’à partir du vers 5 que le Cheikh commence à parler de maladie : « Éloigne la calamité et toutes les maladies ». Ceci montre qu’il existe des causes de nuisance plus corrosives que la maladie : l’abandon de l’adoration de Dieu, Satan, toute personne mal intentionnée, etc.
Notons également que le Cheikh concilie la maladie avec une note d’espoir, un coup de fraîcheur quand il dit : « ...qui apporte sécurité et bonheur ». Il parle également de « quiétude » (vers 6).
La prière de clôture au vers 7 est faite de propos resplendissants comme la prière, la bénédiction, la pureté et les perles.
Commentaire : Serigne Mansour Seck (membre comité scientifique HT)
Restitution : Awa Tall Ba
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